Selon une méta-analyse chinoise récente, le café semble agir positivement sur la prévention et la thérapie du COVID-19. Les mécanismes seraient dus à des liaisons spécifiques entre certains composants du café et des résidus acides aminés d’enzymes permettant l’entrée du virus dans les cellules et sa réplication.
Une équipe chinoise vient d’évaluer l’efficacité de l’ingestion régulière de café sur la prévention et le traitement de l’infection par le COVID-19 et d’explorer les mécanismes d’action possibles en utilisant la technique d’amarrage (docking) moléculaire qui est une technique informatique permettant de prédire l’affinité de liaison des ligands aux protéines réceptrices. Cette technique calcule l’orientation préférée d’une molécule avec une seconde lorsqu’elles se lient pour former un complexe stable ce qui permet de prévoir la solidité de l’union entre deux molécules.
Cinq études incluant 39 290 participants
La période d’exploration de la littérature réalisée par deux chercheurs s’est étendue jusqu’au 1er août 2024. Cinq études incluant 39 290 participants ont été retenues. Les auteurs ont observé que, par rapport au groupe contrôle, c’est-à-dire aux individus consommant peu ou pas du tout de café, le groupe expérimental qui consommait plus d’une tasse de café par jour luttait significativement mieux contre la maladie (+17 %), et manifestait une réduction de la contamination et une amélioration de la récupération après l’infection par le COVID-19, accrues de 24 %.
La technique d’amarrage moléculaire a montré que l’acide chlorogénique et la caféine présente dans le café étaient capables de se combiner avec des résidus d’acides aminés clés de certaines protéines pour former des liaisons hydrogènes. C’est le cas de ARG273/HIE345 de l’ACE2 (enzyme de conversion de l’angiotensine qui permet au virus de s’attacher et de faciliter son entrée dans la cellule hôte) ou CYS145 de la protéine 3 CL (la protéase de type 3C appelée aussi endopeptidase C30 est une enzyme codée par le génome des coronavirus et impliquée dans la réplication du SARS-CoV-2).
Des effets préventifs et thérapeutiques
Ainsi, il apparaît que le café grâce à certains de ses constituants pourrait exercer des effets préventifs et thérapeutiques sur le COVID-19. Le mécanisme pourrait être lié à la formation de liaisons hydrogènes avec des résidus acides aminés de deux constituants du café, l’acide chlorogénique et la caféine, avec des protéines spécifiques de la liaison ou du génome du virus. Les auteurs suggèrent que la consommation de café pourrait être recommandée pour limiter l’infection par le SARS-CoV2. Néanmoins, à ce stade le nombre d’études est encore insuffisant et le mécanisme d’action exact doit aussi être confirmé au niveau moléculaire.
Pour en savoir plus :
Fan YZ, Duan YL, Zhang AN, Wang Y. Beneficial effects and possible mechanism of intake coffee for COVID-19: A meta-analysis and molecular docking. Medicine (Baltimore);12;025 Feb 14 ; 104 (7) : e41550. doi : 10.1097/MD.0000000000041550.