Cognition : les effets de la caféine seraient altérés par notre génome

La variabilité des effets de la caféine sur la cognition pourrait refléter les différences dans notre génome.

La recherche sur caféine et performance cognitive reste sujet à controverses. Les variations dans l’expression des gènes associés au métabolisme de la caféine comme CYP1A2, AHR and ADORA2A pourraient en partie expliquer cette variabilité.

Un groupe anglais a recherché les interactions caféine × gène sur la performance cognitive dans tous les domaines clés de la cognition chez des individus en bonne santé. Les participants ont complété un questionnaire alimentaire et une batterie de tests cognitifs validés dans les domaines de la cognition sociale, la mémoire, l’attention et la fonction exécutive. Le génotypage a été réalisé pour AHR rs6968554 (protéine codée par le gène de l’aryl hydrocarbone AHR qui régule l’expression de certains gènes), CYP1A2 rs2472297 (gène qui code pour l’enzyme principale de dégradation de la caféine), ADORA2A rs5751876 (gène qui code pour le récepteur A2A de l’adénosine), ADA rs73598374 (gène de l’adénosine désaminase) et APOE rs429358 et rs7412 (gène de l’apolipoprotéine A, facteur de risque de démence).

Des effets significatifs dans la cognition sociale et la fonction exécutive

Des interactions significatives gène × caféine ont été observées dans les domaines de la cognition sociale et de la fonction exécutive. Les métaboliseurs « lents » ont de meilleures performances en cognition sociale que les métaboliseurs « rapides » parmi les grands consommateurs de caféine (p = 0,004), alors que chez les métaboliseurs « rapides », les consommateurs modérés de caféine manifestent de meilleures performances dans les fonctions exécutives comparées aux métaboliseurs « lents » (p = 0,002). Par contre, les auteurs n’ont pas observé d’interaction gène × caféine pour l’attention et la mémoire.

Cette étude suggère une association entre le métabolisme de la caféine définie par la génétique et la prise habituelle de caféine. Elle est spécifique à certains domaines de la fonction cognitive, en particulier la cognition sociale et émotionnelle et aussi la fonction exécutive. Davantage de recherche dans des environnements naturels sur de plus grandes cohortes reste nécessaire pour confirmer ces données et comprendre comment notre consommation habituelle de caféine peut influer sur la fonction cognitive en fonction du génotype.

Pour en savoir plus :

Kapellou A, Pilic L, Mavrommatis Y. Habitual caffeine intake, genetics and cognitive performance. J Psychopharmacol. 2025 Mar;39(3):233-243. doi : 10.1177/02698811241303601.