La consommation de café serait déterminée génétiquement selon les travaux conjoints des équipes de recherche américaines de l’université de l’Ontario de l’Ouest et de l’école de médecine de l’université de San Diego en Californie.
Dans leur étude, publiée au sein de la revue Neuropsychopharmacology le 11 juin 2024, les scientifiques ont observé les génomes de 130 153 participants américains via la base de données “23andme” et de 334 659 participants anglais venant de la Uk Biobank.
Une prédisposition génétique à boire du café
« Beaucoup de personnes sont surprises d’apprendre que la tendance à consommer du café est déterminée génétiquement. Pourtant des papiers récents ont donné des résultats tendant vers cette conclusion. Nous n’étions donc pas surpris de voir que dans chacune de nos bases de données il y avait des preuves statistiques montrant qu’il s’agissait d’un trait héréditaire. Cela signifie que les variants de certains gènes issus du patrimoine génétique de vos parents ont un effet sur la quantité de café que vous serez enclin à consommer » détaille Sandra Sanchez-Roige, une des chercheurs impliqués dans l’étude et professeur associée à l’école de médecine de l’université de San Diego, dans les colonnes du site d’information de l’université californienne.
Des effets variables sur la santé mentale
Un autre but des travaux menés par l’équipe américaine était de voir si la consommation de café était associée génétiquement à des effets positifs ou négatifs sur la santé. Les scientifiques ont mis en évidence un lien entre la consommation de substances ou l’obésité et l’inclinaison à boire du café. Cependant pour les autres paramètres sanitaires, les résultats de l’étude ont montré que le café était plus ou moins bon en fonction des comportements de ses consommateurs.
Ainsi les Américains qui consomment beaucoup plus de frappuccino, des cafés très sucrés, que les Anglais montraient une association entre les gènes prédisposant à la consommation de café et l’augmentation des risques de développer certaines maladies mentales comme la dépression. « Chez les participants anglais, nous avons vu l’effet inverse, la prédisposition à boire du café était associée à un risque plus faible de maladie mentale » appuie Sandra Sanchez-Roige.
Les habitudes de vie influencent les effets de la consommation de café
Cette différence peut s’expliquer par les habitudes de consommation du café qui varient fortement entre la culture britannique, où la consommation de café noir est commune, et la culture américaine, où ils sont nombreux à consommer du frappuccino quotidiennement.
Une étude, publiée dans la revue Plos-One en 2014, a notamment souligné le fait que la consommation de café noir avait un effet protecteur vis-à-vis des maladies mentales alors que le fait de boire des boissons très sucrées favorisait l’apparition de ces troubles.
« Ce que nous montre cette étude, c’est que l’environnement joue un rôle clé dans l’expression des caractères codés par les gènes pour la consommation. Ainsi les comportements et les choix que vous ferez dans un certain environnement culturel changeront les effets que pourra avoir le café sur votre organisme », conclut Sandra Sanchez-Roige.