On sait que le café réduit le risque de démence, mais les facteurs impliqués ne sont pas connus. Il semblerait que les marqueurs inflammatoires soient impliqués dans ce processus.
Une méta-analyse de 9 études de cohorte a indiqué une relation non-linéaire entre la consommation de café et le risque de démence, avec un risque réduit de 8 à 12 % pour la consommation de 1 à 3 tasses de café par jour. Par ailleurs selon une autre méta-analyse de 7 études de cohorte, la consommation de chaque tasse additionnelle de thé réduirait de manière linéaire le risque de démence de 4 %. Toutefois, les causes sous-jacentes de ces associations n’ont pas été explorées en détail, en particulier le rôle potentiel des facteurs inflammatoires.
Une étude chinoise a inclus 6001 participants de la Health and Retirement Study (HRS, 2013-2020) et 2650 participants de la Framingham Heart Study Offspring cohort (FOS, 1998-2018), tous exemptent de démence à l’insertion dans l’étude. La quantité de café et de thé consommée a été établie sur la base d’un questionnaire semi-quantitatif de fréquence alimentaire dans les deux cohortes. Le diagnostic de démence a été établi à l’aide d’un algorithme validé et d’un groupe de cliniciens.
Pendant une durée de suivi médiane de 7 ans dans la cohorte HRS et de 11 ans dans la cohorte FOS, respectivement 231 et 204 individus ont développé une démence, toutes causes confondues. Comparée à la consommation de moins d’une tasse de café par jour, la consommation de ≥ 2 tasses/jour réduit le risque de démence de 28 % dans la HRS et de 37 % dans la FOS.
Comparée aux non-consommateurs, la consommation modérée de thé était associée à un risque de démence réduit de 35 % dans la HRS mais n’était pas significative dans le FOS. L’analyse des possibles mécanismes impliqués a montré que l’association entre café et risque réduit de démence était en partie liée à l’interleukine-10 (29 %), à la cystatine C (24 %), à la protéine C-réactive (7 %), à l’antagoniste du récepteur de l’interleukine-1 (IL-1RA, 11 %) et au récepteur-1 du tumor necrosis factor 1 soluble (sTNFR-1, 10,78 %).
En conclusion, une consommation de café modérée à élevée (≥ 2 tasses par jour) est associée à un risque réduit de démence, lié en partie à des biomarqueurs inflammatoires. Les données sont moins claires pour le thé. D’autres études de grande ampleur restent nécessaires pour clarifier ces données et rechercher les autres facteurs impliqués dans le phénomène.
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