La caféine serait un outil thérapeutique utile pour lutter contre la maladie d’Alzheimer qui touche près de 900 000 personnes en France. Dans une étude publiée au sein de la revue Brain en juillet 2024, des chercheurs de l’Inserm ont montré que cette maladie neurodégénérative pouvait être limitée grâce à la caféine.
L’équipe de recherche française s’est intéressée à l’impact de la consommation de café sur certains récepteurs présents dans le cerveau. Selon les travaux des scientifiques, la maladie d’Alzheimer serait liée, entre autres, à une augmentation pathologique de la quantité d’un certain type de récepteurs adénosinergiques appelés A2A.
Ils ont pu reproduire sur des modèles murins de la maladie d’Alzheimer une augmentation précoce de ces récepteurs. Ils ont observé une accélération des troubles de la mémoire chez les souris malades suite à la destruction de synapses dans l’hippocampe. Une région du cerveau impliquée dans la mémoire, la cognition, l’apprentissage et le repérage dans l’espace.
Il a été montré dans d’autres études que la caféine avait la capacité de bloquer l’activité des récepteurs A2A. La caféine étant hydrophobe, celle-ci peut traverser la barrière hématoencéphalique et se lier aux récepteurs neuronaux surdéveloppés durant la maladie d’Alzheimer et les désactiver.
Selon les chercheurs, cette découverte montre l’intérêt d’étudier la caféine comme une solution thérapeutique. L’équipe de recherche ayant fait cette découverte travaille en ce sens depuis 2021 avec un essai clinique de phase III, appelé Cafca. Celui-ci vise à tester les effets de la caféine sur les fonctions cognitives de patients souffrant de formes précoces à modérées de la maladie d’Alzheimer.
Si les travaux de l’équipe de recherche s’avèrent concluants alors leur médicament à base de caféine recevra une autorisation de mise sur le marché. Il pourra ainsi s’ajouter à l’arsenal de traitements pour lutter contre la maladie d’Alzheimer.