La plupart des études antérieures n’ont pas tenu compte de la présence d’additifs dans le café. Les recherches actuelles visent à explorer le rôle positif ou négatif de l’ajout de sucre ou de crème sur les associations connues. Ici, il s’agit de la mortalité.
Bien que le café soit associé à toute une série d’effets bénéfiques sur la santé, la plupart des études n’ont pas pris en compte l’influence du sucre ou de l’addition de lait ou de crème sur ces effets. Cette nouvelle étude américaine a recherché les effets de la consommation de café, incluant l’addition de sucre ou d’acides gras saturés sur la mortalité chez les adultes américains.
Les auteurs ont réalisé une étude prospective sur la base des données de la cohorte « National Health and Nutrition Examination Survey » de 1999 à 2018, associée aux données de la « National Death Index Mortality Data ». L’étude a inclus 46 222 adultes âgés d’au moins 20 ans à leur entrée dans l’étude qui avaient rempli des questionnaires de rappel diététiques validés pour les premières 24h. La consommation de café a été classée par type (caféiné ou décaféiné) et selon son contenu en sucre (<2,5 g pour 240 ml) et en acides gras saturés (<1 g pour 240 ml). Les causes de mortalité ont inclus la mortalité toutes-causes, dues à une maladie cardiovasculaire (MCV) ou au cancer. La consommation de café a été stratifiée en différents groupes (non-consommateurs, < 1 tasse/j, 1 à < 2 tasses/j, 2 à < 3 tasses/j et ≥ 3 tasses/j). Les quantités de sucre et d’acides gras saturés ajoutées ont été prises en compte dans l’étude.
Les auteurs ont observé 7074 décès sur une période de suivi de 9,3-11,3 ans. Ces décès ont inclus 1176 cas de cancer et 1089 cas de MCV. Une consommation plus élevée de café était associée à une baisse de 11 % de la mortalité toutes-causes pour une consommation de < 1 tasse/j ; 16 % pour 1 à < 2 tasses/j ; 17 % pour 2 à < 3 tasses/j et 15 % pour ≥ 3 tasses/j. Cependant, les bénéfices sur la mortalité étaient restreints à la consommation de café noir (baisse moyenne de 14 %) et au café avec une addition de sucre ou d’acides gras, mais en quantité limitée (réduction moyenne de 14 %).
Il ressort de cette étude que les bénéfices de la consommation de café sur la mortalité sont amoindris par l’ajout d’additifs, sucre ou crème.