Microbiote : le café diversifie l’environnement intestinal

Les effets du café sur les intestins sont multiples. Une équipe de recherche anglo-américaine vient de publier une revue synthétisant les dernières recherches. Publié dans Nutrients en septembre 2024, leur travail conclut que ces effets intestinaux passeraient, entre autres, par le microbiote.

Tous les matins, avant d’aller bosser : un petit café. Et d’autres dans la journée. C’est le quotidien de centaines de millions de personnes. Environ 2,25 milliards de tasses de café sont avalées chaque jour. Les effets négatifs qu’aurait le café sur la digestion sont souvent pointés du doigt, pourtant les études récentes sur le sujet nuancent ces propos.

Dans une revue agglomérant les résultats d’une centaine d’études, des chercheurs de la branche médicale de l’Université du Texas et de l’École de médecine tropicale de Liverpool ont analysé les effets du café sur les intestins. Avec une consommation modérée (moins de quatre tasses par jour), l’effet principalement observé joue sur le microbiote intestinal, un terme regroupant les 10 à 100 milliards de micro-organismes (bactéries, micro-champignons, virus…) qui peuplent nos intestins. La consommation de café augmenterait la diversité de ce dernier.

Celui-ci influence un large éventail de processus physiologiques dans l’intestin, tels que le métabolisme, la digestion, l’absorption, la motilité, la sécrétion, la perméabilité, le système nerveux entérique (les « neurones » de l’intestin), l’immunité, les infections ou encore les réponses inflammatoires.

coffee diversity

Diversité microbienne

Plusieurs familles de bactéries vivent dans nos entrailles. « En général, une plus grande diversité est associée à de bons résultats en matière de santé, tandis qu’une plus faible diversité est associée à des résultats négatifs, tels qu’un risque plus élevé de développer un  cancer colorectal et d’aoir des maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) » écrivent les auteurs de l’étude.

La majorité des études indique que le café augmenterait l’abondance relative de familles bactériennes bénéfiques, telles que les Firmicutes et les Actinobacteria. En revanche, il diminuerait celle des Bacteroidetes. Les Firmicutes et les Bacteroidetes qui sont les principales familles présentent dans nos intestins, représentant près de 90 % du microbiote intestinal.

Cependant, de nombreuses études diffèrent de par leur méthodologie, ce qui fait qu’il n’est pas évident d’affirmer que telle ou telle famille de bactérie est modifiée directement par le café et ses composants. De plus, leurs effets précis sur l’intestin ne sont pas connus. 

Des rôles à découvrir

Des bactéries, il en existe aussi dans la bouche. Des études ont montré que le café a de réels effets sur celles-ci : une consommation modérée de café est associée à une plus grande diversité de la communauté du microbiote oral. Dont le rôle précis reste encore à découvrir.

Les scientifiques préviennent qu’en revanche une « consommation élevée de café (supérieure à 5 tasses par jour) pourrait augmenter le risque de maladie de reflux gastro-œsophagien ». De même, au niveau buccal, la surconsommation accélère la progression des maladies parodontales (aussi appelées « maladie des gencives »). Le café oui, mais avec parcimonie.

Étant donné le nombre de micro-organismes vivant en nous, la science ne connaît pas tous leurs secrets. D’autres études sont nécessaires pour comprendre le rôle dans la santé humaine de chaque famille et espèce bactérienne qui composent le microbiote.

Toujours est-il qu’une consommation modérée de café, associée à une alimentation saine et équilibrée, reste en accord avec une bonne santé intestinale.