Ce travail a recherché les effets de la consommation de café sur la maladie chronique du rein et la variabilité des effets en fonction du sexe et de la vitesse de métabolisme de la caféine.
Le risque de maladie chronique du rein (MCR) est influencé par une prédisposition génétique, le sexe et le style de vie. Des travaux antérieurs ont montré que le café est potentiellement protecteur dans la MCR. L’objectif de cette étude islando-chinoise était de rechercher si une différence de sexe existe dans l’association café/MCR, et si le risque génétique de MCR ou les polymorphismes du métabolisme de la caféine affectent cette association.
Un total de 359 906 participants de la UK Biobank ont été inclus dans cette étude de cohorte prospective entre 2006 et 2010 pour explorer les effets de la consommation de café sur la MCR incidente. Les scores de MCR et métabolisme de la caféine ont ensuite été ajustées dans un sous-échantillon de 255 343 individus dont les données génétiques métaboliques étaient connues. Le café a été inversement associé à la MCR de manière dose-dépendante. Les effets du café ne différaient pas en fonction du risque génétique de contracter une MCR mais étaient plus marqués chez les métaboliseurs lents. L’étude a mis en évidence une disparité sexuelle significative avec une réduction de risque de MCR par le café uniquement chez les femmes. Une analyse de sous-groupe a montré que la testostérone et la globuline liant les hormones sexuelles (SHBG) modifiaient l’association café/MCR ce qui n’est pas le cas de l’œstradiol. Ces différences pourraient expliquer les effets protecteurs du café dans la MCR qu’on retrouve préférentiellement chez les femmes.
Pour en savoir plus :
Tang L, Yang L, Chen W et al. Sex-specific association between coffee consumption and incident chronic kidney disease: a population-based analysis of 359,906 participants from the UK Biobank. Chin Med J (Engl) 2022. doi: 10.1097/CM9.0000000000002234.