Cancer de la prostate : une meilleure survie chez les buveurs de café

Cette étude a approfondi les effets protecteurs connus du café dans le cancer de la prostate et s’est intéressée à la sévérité de la maladie associée au génotype métaboliseur lent ou rapide de la caféine.

La consommation de café réduit le risque et la progression du cancer de la prostate. En complément de ces données, cette étude internationale (Europe, États-Unis et Australie) a évalué les associations entre la consommation de café, le génotype du métabolisme de la caféine, et la survie dans une grande étude multicentrique regroupant des hommes atteints du cancer de la prostate.

Les données proviennent de la base de données de la PRACTICAL Consortium database concernant 5 727 hommes atteints du cancer de la prostate et incluent au total sept études américaines, australiennes, et européennes. Les auteurs disposaient, pour chacun des cas, des données sur le single-nucléotide variant CYP1A2 associé au métabolisme de la caféine (lent ou rapide) et la consommation de café sur un suivi d’au moins 6 mois. Les consommations de café des patients ont été classées entre trois catégories (faible [référence], élevée ou aucune/très faible). Ces données ont été rapportées à la survie globale (SG), la survie liée au cancer de la prostate (SLCP), et des analyses stratifiées ont été conduites au niveau du risque clinique et du génotype (A/C).

Une consommation élevée de café a été associée à un accroissement non significatif de 15 % de la SLCP et de 10 % de la SG sur l’ensemble des patients. Dans les cas de cancer au stade local, une consommation élevée de café était associée à un accroissement de 34 % de la SLPC qui n’était que de 8 % au stade avancé. La consommation élevée de café était également associée à une SLCP augmentée de 33 % chez les hommes avec le variant CYP1A2 AA caractérisant les métaboliseurs rapides mais aucun changement n’était relevé chez les métaboliseurs lents porteurs du génotype AC/CC. Aucun effet de la consommation de café n’a été observé sur la survie globale. Les mécanismes sous-jacents à ces effets n’ont pas été identifiés. Cette étude met en évidence une grande hétérogénéité des effets du café en fonction du métabolisme de la caféine et de la sévérité du cancer.

Pour en savoir plus :

Gregg JR, Kim J, Logothetis C et al. Coffee Intake, Caffeine Metabolism Genotype, and Survival Among Men with Prostate Cancer. Eur Urol Oncol 2022. doi: 10.1016/j.euo.2022.07.008.