Contrairement à la plupart des études, les auteurs se sont intéressés ici à l’entrée dans une maladie cardiovasculaire isolée et aussi à son évolution vers une maladie cardiovasculaire complexe et ont recherché si la consommation de café pouvait avoir une influence sur le processus.
La plupart des études connues à ce jour se sont intéressées aux effets de la consommation de café sur les maladies cardiométaboliques isolées (des données à un instant T de la maladie) sur la capacité du café à améliorer la santé des individus souffrant d’une maladie cardiométabolique particulière. Une étude chinoise vient d’étudier en profondeur l’association entre la consommation de café et le début de la progression d’une maladie cardiométabolique simple vers une multimorbidité cardiométabolique (MCM).
Plus de 185 000 participants
Leur cohorte prospective a inclus 185 112 participants issus de la base de données UK Biobank qui sont entrés dans l’étude entre 2006 et 2010 et ont fait l’objet d’un suivi jusqu’à 2020. Leur consommation de café a été relevée quotidiennement à l’aide d’un questionnaire diététique. Ils ont défini la MCM comme étant la coexistence d’au moins 2 maladies cardiométaboliques, incluant le diabète de type2 (DT2), la maladie coronaire (MC) et l’AVC.
Le café non sucré réduit le risque d’entrée dans une morbidité cardiométabolique
Pendant le suivi médian de 11,4 ans, 1585 participants ont développé une MCM. Comparés aux non consommateurs, les buveurs de café avaient un risque réduit de transition entre leur niveau de base et une maladie cardiométabolique isolée de 21 %, de 9 % vers le DT2 et 13 % vers l’AVC. La consommation de café réduisait aussi le risque de transition de la MC et de l’AVC vers une MCM, respectivement de 44 % et de 40 %. Des associations similaires ont été relevées avec le café non sucré. Le café sucré avec du sucre naturel était associé à uniquement à quelques transitions ponctuelles. Les associations entre le café sucré par des édulcorants et une MCM étaient nettement moins consistantes.
En conclusion, la consommation de café réduit le risque de transition de manière très marquée avant l’entrée dans une multimorbidité cardiométabolique. Elle exerce le même effet, mais à un degré moindre à l’entrée dans les maladies cardiovasculaires isolées. Dans les deux cas, l’effet est plus marqué en cas de consommation de café non sucré. L’ajout de sucre rend cette relation plus fragile et plus variable.
Pour en savoir plus :
Sun D, Gao Y, Xu B, et al. Association of coffee consumption with cardiometabolic multimorbidity: A prospective cohort study in the UK biobank. Nutr Metab Cardiovasc Dis. 2024 : S0939-4753 (24) 00301-6. doi : 10.1016/j.numecd.2024.08.004.