Les patients infectés de manière chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) ont un risque élevé de développer une fibrose hépatique, une cirrhose et un cancer du foie et ceci malgré les avancées thérapeutiques. Il apparaît donc crucial de développer des options non pharmacologiques de prévention de la fibrose hépatique dans cette population. Et si le café en faisait partie ?
Sur la base des données transversales de la cohorte ANRS CO22 Hepather, un groupe français a tenté d’identifier les facteurs de risque socio-démographiques et les facteurs de risque modifiables susceptibles d’induire une fibrose significative chez les patients chroniques VHB.
La population étudiée a inclus 3 792 patients chroniques VHB dont 2 065 étaient traités et 1 727 n’étaient pas traités. La consommation élevée de café était associée de manière consistante à un risque réduit de la présence de biomarqueurs de fibrose dans les 3 modèles utilisés. Ces données suggèrent une relation dose-réponse (odds ratios ajustés pour ≥ 3 tasses/jour versus 0 tasse/jour = 0,16 pour le rapport aspartate aminotransférase sur plaquettes, 0,35 pour l’indicateur de fibrose sévère FIB-4 and 0,62 pour le rapport gamma-glutamyltransférase sur plaquettes, p ≤ 0,002). Les autres facteurs de risque modifiables incluent le tabac et l’alcool.
La consommation de café est donc associée de manière consistante à un risque réduit de fibrose hépatique significative, ainsi que le montrent 3 marqueurs non invasifs chez les patients chroniques traités. Ce résultat peut être immédiatement utilisé dans les situations de la vie courante étant donné les bénéfices du café chez les patients à risque de maladie hépatique avancée.
Pour en savoir plus :
Barré T, Fontaine H, Ramier C, et al. Elevated coffee consumption is associated with a lower risk of elevated liver fibrosis biomarkers in patients treated for chronic hepatitis B (ANRS CO22 Hepather cohort). Clin Nutr 2022 ; 41 : 610-19. doi: 10.1016/j.clnu.2022.01.016.