Foie et café : alliés, mais à partir de quelle quantité ?

Le café est connu comme un hépatoprotecteur très efficace. Deux revues ont confirmé les données connues sur la maladie mais ont toutes les deux pointé du doigt le fait que la quantité de café nécessaire pour obtenir cet effet n’est pas connue et nécessite des études complémentaires.

La maladie du foie gras non-alcoolique (NAFLD) est la cause la plus fréquente de maladie chronique du foie de par le monde. Sur la base des propriétés anti-fibrose et antioxydantes du café, un groupe canadien vient de publier une revue systématique et une méta-analyse (1) pour actualiser les données de l’impact de la consommation de café sur l’incidence, la prévalence et le risque de NAFLD ainsi que sur le risque de fibrose hépatique. En screenant la littérature entre janvier 2010 et janvier 2021, les auteurs ont retenu 11 articles dont 2 études cas-contrôles, 8 études transversales et une étude de cohorte prospective. Les auteurs n’ont retrouvé aucune association entre la consommation de café et l’incidence de NAFLD (Risk ratio (RR) 0,88, Intervalle de confiance (IC) 95 % 0,63-1,25, p = 0,48) et la prévalence de NAFLD (RR 0,88, IC 95 % 0,76-1,02, p = 0,09). La méta-analyse a montré que la consommation de café était associée de manière significative à une diminution de risque de 35 % de fibrose hépatique (RR 0,65, IC 95 % 0,54-0,78, p < 0,00001). Il n’y avait pas d’hétérogénéité entre les études (I2 = 11%, p = 0,34) et aucune évidence de biais de publication (p = 0,134). Cette méta-analyse supporte le rôle protecteur significatif de la consommation de café sur la fibrose hépatique chez les patients souffrant de NAFLD.

Toutefois, le seuil de consommation de café nécessaire pour obtenir ces effets hépatoprotecteurs devra être établie dans des études prospectives. Une seconde revue australienne sur la même pathologie (2) s’est intéressée aux effets de la consommation de café sur la progression de la NAFLD. Les auteurs ont inclus 5 études transversales dans leur revue. Selon les critères de qualité de l’Académie de nutrition et de diététique, 4 études ont obtenu une notation positive et une, une notation neutre. Au total, 4 des 5 études ont fait état d’une relation statistiquement significative entre la consommation de café et la sévérité de la fibrose. Comme la définition de la consommation de café est hétérogène entre les deux études, la dose efficace n’a pas pu être établie. Les données suggèrent qu’une consommation de café plus élevée est inversement associée à la sévérité de la fibrose hépatique chez les individus atteints de NAFLD.

Comme dans l’étude précédente, les auteurs considèrent qu’il est nécessaire d’avoir des études complémentaires afin de déterminer la quantité optimale de café et as forme/préparation nécessaire à l’obtention de ce rôle hépatoprotecteur.

Pour en savoir plus :

  1. Ebadi M, Ip S, Bhanji RA, Montano-Loza AJ. Effect of Coffee Consumption on Non-Alcoholic Fatty Liver Disease Incidence, Prevalence and Risk of Significant Liver Fibrosis: Systematic Review with Meta-Analysis of Observational Studies. Nutrients 2021 ; 13 : 3042.

Sewter R, Heaney S, Patterson A. Coffee Consumption and the Progression of NAFLD: ASystematic Review. Nutrients 2021 ; 13 : 2381.