En utilisant des techniques de génétique liées aux caractéristiques du métabolisme de la caféine, il apparaît que les concentrations circulantes de caféine les plus élevées, prédites génétiquement, réduisent le risque d’obésité, d’arthrose et d’arthrite.
On considère que la caféine est la substance psychoactive la plus utilisée dans le monde. Toutefois, ses effets ne sont pas totalement compris. Les taux circulants de caféine sont influencés par l’interaction entre la consommation et le métabolisme. Dans cette étude britannique, les auteurs ont recherché les effets des taux circulants de caféine, toutes origines confondues, en fonction de la variation du métabolisme de la caféine prédite génétiquement.
Dans leur étude, les auteurs ont utilisé les variants génétiques liés au métabolisme de la caféine et affectant ses taux circulants pour étudier les effets cliniques du taux de caféine plasmatique dans une étude pangénomique à l’échelle du phénotype (Phe-WAS). Ils ont exploré les mécanismes potentiels qui sous-tendent les effets de la caféine à l’aide d’études protéomiques et métabolomiques utilisant la randomisation mendélienne.
Parmi les consommateurs de caféine sous toutes ses formes, des taux circulants de caféine prédits génétiquement comme étant plus élevés sont associés à une diminution du risque d’obésité de 3 % en moyenne, d’arthrose de 3 % et d’arthrite également de 3 %. Environ un tiers de l’effet protecteur de la caféine sur le risque d’arthrite serait dû à une réduction du poids corporel. Les perturbations protéomiques et métabolomiques indiquent une réduction de l’inflammation chronique, un profil lipidique amélioré, et une altération du métabolisme des protéines et du glycogène comme mécanismes biologiques potentiels sous-tendant ces effets.
En conclusion, cette étude rapporte que la concentration circulante plus élevée de caféine sur le long terme réduit le poids corporel et, élément nouveau, qu’elle réduit aussi le risque d’arthrose et d’arthrite. Elle confirme des données génétiques antérieures concernant les effets de la caféine sur le surpoids et l’obésité. À ce stade, il manque des études cliniques permettant d’utiliser ces données nouvelles dans la pratique clinique ou de les introduire comme conseils de vie quotidienne.
Pour en savoir plus :
Zagkos L, Cronjé HT, Woolf B, et al. Genetic investigation into the broad health implications of caffeine: evidence from phenome-wide, proteome-wide and metabolome-wide Mendelian randomization. BMC Med. 2024 ; 22 (1) : 81. Doi : 10.1186/s12916-024-03298-y.