Les effets du café sur la santé cardiovasculaire restent un sujet très étudié, en particulier la conséquence de sa consommation sur la tension artérielle. Une méta-analyse basée sur des études de cohorte montre que la consommation quotidienne de café n’augmente pas le risque d’hypertension. Une seconde étude de cohorte récente rapporte même que la consommation de café réduit la tension artérielle centrale et périphérique.
La consommation de café continue d’être régulièrement incriminée dans la genèse et le risque de développer une hypertension. Dans le but de clarifier cette question, une équipe coréenne vient de réaliser une méta-analyse des études de cohortes publiées sur le sujet (1).
Les auteurs ont inclus un total de 13 études de cohorte longitudinales incluant 64 650 cas incidents d’hypertension pour un total de 314 827 participants. La méta-analyse de l’ensemble des études ne montre aucune association significative entre le café et le risque d’hypertension (risque relatif [RR] = 0,97 ; intervalle de confiance [IC] 95 % = 0,90–1,05 ; n = 13). Dans les méta-analyses de sous-groupes, la consommation de café était associée à un risque réduit d’hypertension de 7 % dans les études américaines (n = 5) ou de 8 % dans les études de moindre qualité (n = 7). Dans les méta-analyses de divers sous-groupes concernant la consommation de café, le genre, le type de café (décaféiné vs caféiné), les fumeurs et les années de suivi, les auteurs n’ont pas retrouvé d’association significative entre la consommation de café et le risque d’hypertension.
Cette étude nous conforte sur l’absence de rôle du café dans le risque de développement d’une hypertension.
Dans cette étude de cohorte plus récente que celles incluses dans la méta-analyse précédente, un groupe de Bologne (2) s’est également intéressé aux effets de la consommation de café sur la tension artérielle (TA) dans le cadre d’une analyse partielle de la Brisighella Heart Study (BHS). Dans cette étude, les auteurs ont comparé les valeurs de TA centrale et périphérique dans une sous-cohorte de 720 hommes (47,9 %) et de 783 femmes (52,1 %) d’un âge moyen de 58 ± 16 ans qui ont rapporté leur quantité quotidienne de café consommée et pour lesquels un set compte de paramètres cliniques, de laboratoire et hémodynamiques étaient disponibles. Les sujets qui consommaient 2 ou plus de 3 tasses de café quotidiennes avaient des valeurs de TA systolique respectivement réduites de 5,2 ± 1,6 mm Hg (- 4 % ; p = 0,010) et de 9,7 ± 3,2 mm Hg (- 6 % ; p = 0,007) par rapport aux non-consommateurs. Des tendances similaires ont également été observées pour la pression artérielle différentielle (PPD) périphérique, la TA aortique et la PPD aortique. Dans un modèle de régression linéaire ajusté pour l’âge, les prédicteurs négatifs de la TA systolique, la PPD périphérique, la TA aortique et la PPD aortique sont le taux de filtration glomérulaire estimé, le sexe féminin et la consommation de café. Les prédicteurs positifs incluent l’indice de masse corporelle et le LDL-cholestérol. Au final, cette étude met en évidence une association de la consommation de café avec une réduction des TA systolique et aortique et des PPD périphérique et aortique en l’absence de modification du taux de rigidité artérielle. Ces données confirment l’effet positif général de la consommation de café sur les profils de risque cardiovasculaire dans cette population italienne.
Pour en savoir plus :
- Han M, Oh Y, Myung SK. Coffee Intake and Risk of Hypertension: A Meta-Analysis of Cohort Studies. Korean Med Sci 2022 ; 37 : e332. doi: 10.3346/jkms.2022.37.e332.
- Cicero AFG, Fogacci F, D’Addato S et al., On Behalf Of The Brisighella Heart Study. Self-Reported Coffee Consumption and Central and Peripheral Blood Pressure in the Cohort of the Brisighella Heart Study. Nutrients 2023 ; 15 : 312. doi: 10.3390/nu15020312.