La fonction endothéliale microvasculaire est un indicateur de la santé cardiovasculaire des individus. Pour mesurer l’effet de la consommation de café sur cette fonction, une équipe de chercheurs japonais a mené une étude croisée sur 27 sujets sains, non-fumeurs et ne prenant aucun traitement.
Les sujets ont dû s’abstenir de consommer des boissons caféinées au moins 12 heures avant le début de l’étude et ont été répartis en 2 groupes : les premiers ont bu une tasse de café caféiné, les seconds une tasse de café décaféiné. Les variables hémodynamiques et l’hyperémie réactive post-occlusive du bout de l’index ou du pouce (marqueur de la fonction endothéliale microvasculaire) ont été relevées avant la consommation de café, puis toutes les 15 minutes après l’ingestion durant 1 h 15 min. Deux jours plus tard, les chercheurs ont appliqué le même protocole sur les sujets, de façon croisée.
Avant la prise de café, il n’y avait pas de différences significatives entre les variables hémodynamiques chez les sujets des groupes café caféiné ou décaféiné. Dans le groupe café caféiné, il a été relevé une augmentation légère, mais significative, de la pression sanguine moyenne, systolique et diastolique de respectivement 2,7, 3,2 et 2,8 mmHg (p < 0,01), ainsi qu’une augmentation du débit sanguin du doigt et de la résistance vasculaire dans le doigt en comparaison avec la prise de café décaféiné (p < 0,01). Aucune différence de rythme cardiaque n’a été mise en avant entre les deux groupes.
Avant la prise de café, l’hyperémie réactive post-occlusive dans le doigt était comparable entre les sujets des deux groupes (8,7 ml/min/100 g pour le groupe décaféiné et 10 ml/min/100 g pour le groupe caféiné). La prise de caféine l’a augmentée de façon significative (p < 0,01).
Les résultats indiquent donc que la consommation d’une faible dose de caféine (moins de 1 mg/kg, soit 1 tasse de café) pourrait avoir un effet favorable sur la fonction endothéliale microvasculaire chez de jeunes sujets sains, bien que l’étude ne porte que sur un petit nombre de volontaires.
Le mécanisme de ce phénomène est encore inconnu, mais les auteurs avancent qu’il pourrait être lié au fait que la caféine est un antagoniste des récepteurs de l’adénosine A1/A2A, cette dernière étant responsable de la vasodilatation de la plupart des vaisseaux. De plus, la caféine pourrait également agir en stimulant la contraction du muscle cardiaque.
De plus amples recherches, notamment sur l’effet de la caféine à long terme, devraient permettre d’éclaircir ce phénomène.
Pour en savoir plus :
Noguchi K, Matsuzaki T, Sakanashi M et al. Effect of caffeine contained in a cup of coffee on microvascular function in healthy subjects. J Pharmacol Sci 2015 ; 127 : 217-22.