On sait depuis le début des années 2000 que la consommation régulière de café réduit le risque de développer un diabète de type 2. Une étude asiatique vient de tenter d’établir si l’association inverse entre la consommation de café et le risque de diabète de type 2 pouvait être modulée par des variations génétiques dans un groupe d’adultes coréens.
L’étude de cohorte a été menée sur 4 ans et a inclus un total de 4 077 hommes et femmes coréens âgés de 40 à 69 ans. À l’inclusion, la glycémie de tous les individus était normale. La consommation de café a été établie par des questionnaires validés et les cas de diabète ou de prédiabète incidents de type 2 ont été définis par la glycémie à jeun ou un test de tolérance au glucose. Les auteurs ont simultanément caractérisé le génome des individus, en particulier au niveau des polymorphismes reliés au diabète de type 2 dans les populations est asiatiques.
Sur la population étudiée, un total de 120 cas de diabète de type 2 et de 1 128 cas de prédiabète ont été identifiés. Après ajustement pour les facteurs de confusion potentiels, les auteurs ont observé sur l’ensemble de la population une association inverse non linéaire entre la consommation de café (au moins 2 tasses/jour) et le risque combiné de diabète et de prédiabète de type 2 qui était réduit de 20 % par rapport aux non-consommateurs (Odd ratios [OR] = 0,80 ; intervalle de confiance 95 % [IC 95 %] = 0,65-0,98 ; p = 0,05). Toutefois, la réduction de risque combiné de diabète et prédiabète de type 2 par la consommation habituelle de café (≥ 2 tasses par jour comparées à l’absence de consommation) était limitée aux porteurs de l’allèle T (GT/TT) de rs4402960 au niveau du gène IGF2BP2 (OR = 0,73 ; IC 95 % = 0,57-0,94), de l’allèle G (GG/GC) de rs7754840 au niveau du gène CDKAL1 (OR = 0,78 ; IC 95 % = 0,64-0,95), ou de l’allèle CC de rs5215 au niveau du gène KCNJ11 (OR = 0,56 ; IC 95 % = 0,35-0,89).
Le gène IGF2BP2 régule l’action de l’insuline et diminue la libération d’insuline stimulée par le glucose. Le gène CDKAL1 régule la fonction des cellules bêta-pancréatiques. Le gène KCNJ11 régule la sécrétion d’insuline par les cellules bêta-pancréatiques.
Cette étude met en évidence pour la première fois une baisse de risque de prédiabète et de diabète de type 2 chez des individus porteurs de certains allèles au niveau de gènes de vulnérabilité pour le développement d’un diabète de type 2 dans la population est-asiatique. Toutefois, il faut noter que les auteurs n’ont étudié la variabilité qu’au niveau de ces 3 gènes et que d’autres études sur davantage de gènes restent nécessaires sur ces mêmes populations ainsi que sur d’autres ethnies.
Pour en savoir plus :
Lee JK, Kim K, Ahn Y et al. Habitual coffee intake, genetic polymorphisms, and type 2 diabetes. Eur J Endocrinol 2015 ; 172 : 595-601.