Certains aliments semblent avoir un effet aggravant sur le reflux gastro-œsophagien (RGO), mais sans évidence solide, et les études sur le rôle du café montrent des résultats contradictoires. Pour vérifier si cet effet du café est avéré, une équipe coréenne a réalisé une méta-analyse de l’ensemble des études publiées portant sur la relation entre ingestion de café et risque de RGO.
• Ces auteurs coréens, regroupé au sein du Korean Meta-Analysis (KORMA) Study Group, ont colligé toutes les études publiées jusqu’à décembre 2012 (1). Sur 31 publications, les auteurs ont retenu pour leur analyse finale 15 études cas-témoins de bonne méthodologie. Ces études ont inclus entre 113 et 43363 sujets. La plupart ont ajusté leurs résultats sur les facteurs confondants (tabac, alcool…).
Pour l’ensemble de ces études retenues, cette méta-analyse montre qu’il n’y a pas d’association significative entre la consommation de café et le RGO (odds ratio [OR] : 1,06 ; intervalle de confiance [IC] 95% : 0,94–1,19).
Dans les analyses en sous-groupes, le diagnostic se fondant sur les seuls symptômes ne modifiait pas les données (OR : 0,99 ; IC 95% : 0,84-1,16) ; alors que, chez les patients ayant eu un diagnostic endoscopique mettant en évidence une œsophagite avérée, l’odds ratio était un peu plus élevé (OR : 1,17 ; IC 95% : 1,08-1,26), mais seules 4 études ont inclus une évaluation endoscopique.
L’analyse basée sur la quantité de café ingérée montre que le risque de RGO n’est pas augmenté pour une consommation de 4 tasses ou moins de café par jour (OR : 0,91 ; CI 95% : 0,82-1,01), et qu’il existe une légère augmentation pour plus de 5 tasses quotidiennes (OR : 1,14 ; IC 95% : 0,69-1,88).
Les auteurs concluent qu’il n’existe pas de relation significative entre café et risque de RGO. Une analyse prospective serait utile pour confirmer ce résultat.
• Ces données sont confirmées par une autre étude récente sur 8013 adultes en bonne santé, parmi lesquels 5451 buveurs de café. Cette étude n’a retrouvé aucun lien entre la consommation de café et les troubles gastro-œsophagiens les plus fréquemment liés à l’acidité : ulcère gastrique ou duodénal, reflux gastro-œsophagien induisant ou non une œsophagite (2).
Pour en savoir plus :
1. Kim J et al. Association between coffee intake and gastroesophageal reflux disease: a meta-analysis. Dis Esophagus 2013, Jun 24, Epub ahead of print.
2. Shimamoto T et al. No association of coffee consumption with gastric ulcer, duodenal ulcer, reflux esophagitis, and non-erosive reflux disease: a cross-sectional study of 8,013 healthy subjects in Japan. PLoS One 2013 Jun 12 ; 8 (6) : e65996.