Les méta-analyses publiées sur l’association entre la consommation de café et le risque de développer un cancer de l’endomètre montrent toutes une diminution de risque. Ici les auteurs se sont intéressés aux études individuelles sur lesquels ils ont réalisé une analyse poolée et ont confirmé cette diminution de risque.
Les études épidémiologiques suggèrent que la consommation de café serait inversement reliée au risque de cancer de l’endomètre (CE), le cancer gynécologique le plus commun dans les pays développés. De plus, la consommation de café pourrait réduire les taux circulants d’œstrogènes et d’insuline, des hormones impliquées dans la carcinogenèse de l’endomètre. Les antioxydants et d’autres composants du café sont suspectés d’avoir des propriétés anticarcinogéniques. Sur la base des méta-analyses disponibles, la Fondation mondiale de recherche sur le cancer (World Cancer Research Fund) a considéré comme probable que la consommation de café diminuait le risque de CE. Le présent travail d’un groupe international a consisté à examiner l’association entre la consommation de café et le risque de CE en poolant les données obtenues dans des études individuelles. Les effets modificateurs potentiels par d’autres facteurs de risque du CE ont été pris en compte.
Les auteurs ont combiné les données individuelles de 19 études épidémiologiques (6 cohortes, 13 cas-contrôles) de 12 159 cas de cancer de l’endomètre et 27 479 contrôles provenant du Consortium épidémiologique du cancer de l’endomètre (E2C2). Tous les modèles ont été ajustés pour les facteurs de confusion potentiels incluant l’âge, la race, l’indice de masse corporelle, le tabac, le diabète, le design et le site de l’étude. Les consommatrices de café présentent un risque réduit de 13 % de développer un CE comparé aux non-consommatrices. Les auteurs ont observé une relation dose-réponse entre une consommation plus élevée de café et un risque plus réduit de CE. Comparé aux non-consommatrices, le risque de développer un CE est réduit respectivement de 10 %, 14 % et 24 % chez les consommatrices de 1, 2 à 3 et plus de 4 tasses de café/jour (p < 0,001). L’association inverse entre la consommation de café et le risque de CE était plus marquée chez les participantes ayant un IMC supérieur à 25 kg/m2.
Au même titre que les méta-analyses, les études individuelles mettent en évidence un effet préventif marqué de la consommation de café dans la réduction du risque de développer un cancer de l’endomètre, en particulier chez les femmes dont l’IMC est relativement élevé.
Pour en savoir plus :
• Crous-Bou M, Du M, Gunter MJ et al. Coffee consumption and risk of endometrial cancer: a pooled analysis of individual participant data in the Epidemiology of Endometrial Cancer Consortium (E2C2). Am J Clin Nutr 2022 ; 116 : 1219-28. doi: 10.1093/ajcn/nqac229.