Covid-19, troubles de l’odorat et réduction de la contamination

Le Covid-19 a représenté une préoccupation majeure de santé publique ces 18 derniers mois et diverses stratégies ont été testées pour contribuer à la prévention de la maladie ou en atténuer les symptômes. Ici, une étude montre que respirer l’odeur du café turc semble restaurer transitoirement l’odorat des patients anosmiques ou hyposmiques. L’autre étude met en évidence que la consommation de café pourrait participer à une réduction de la contamination par le coronavirus.

Cet article aborde la potentialité de stimuler l’odorat chez des patients atteints de Covid-19 en leur faisant sentir l’odeur du café turc. Les auteurs ont recruté des patients du Connecticut Chemosensory Clinical Research Center (CCCRC) Test. Chez les patients, 25 % avaient une hyposmie modérée, 58,3 % une hyposmie sévère et 16,7 % avaient une anosmie avant l’exposition à l’odeur du café turc. Après avoir respiré l’odeur de café, 13,3 % des patients ont retrouvé la capacité de sentir normalement, 18,3 % avaient une hyposmie légère, 45 % une hyposmie modérée, 6,7 % une hyposmie sévère, and 16,7 % avaient une anosmie. Il n’y avait aucune différence dans les capacités d’odorat des contrôles avant et après l’exposition au café turc. Il apparaît que l’exposition intermittente à l’odeur de café turc a permis aux patients de retrouver en partie leur sens de l’odorat pendant environ une heure. Travail original et peut-être piste à suivre pour aider à restaurer l’odorat chez certains patients.

Un second travail s’est basé sur le fait que le statut nutritionnel influence l’immunité. À partir des données alimentaires de la UK Biobank (UKB), des auteurs américains ont recherché l’influence possible de l’alimentation sur la susceptibilité au Covid-19. Les auteurs ont pris comme référence les données nutritionnelles enregistrées entre 2006 et 2010 (exposition au lait maternel dans la petite enfance, consommation de café, thé, poissons gras, viande transformée, viande rouge, fruits et légumes) et ont testé la contamination par le coronavirus entre mars et novembre 2020.

Sur les 37 988 participants âgés de 40 à 70 ans au départ, les auteurs ont observé 17 % de tests positifs pour le Covid-19 par PCR SAR-CoV-2. Après ajustement des variables, l’odds ratio (95% CI) pour la positivité à le Covid-19 était réduit de 10 % chez les consommateurs de 2-3 tasses de café/jour (comparés à moins d’une tasse/jour), de 12 % pour la consommation de légumes, de 9 % chez les personnes ayant été nourries au sein mais augmentée de 14 % par la consommation de viande transformée. Bien que cette étude soit pour l’instant unique et préliminaire, elle semble indiquer que l’adhérence à certains régimes alimentaires pourrait représenter un élément supplémentaire dans la lutte contre le Covid-19.

Pour en savoir plus :

  1. Bulbuloglu S, Altun Y. The effect of sniffing Turkish coffee on olfactory disorders in COVID-19 patients: An experimental clinical study. Ideggyogy Sz. 2021 ; 74 : 117-123.
  2. Vu THT, Rydland KJ, Achenbach CJ et al. Dietary Behaviors and Incident COVID-19 in the UK Biobank. Nutrients. 2021 ; 13 : 2114.