Café et immunité : gloire à la caféine !

Dans ce contexte, une revue a synthétisé les effets positifs du café sur l’immunité et l’inflammation. Les auteurs ont conclu que l’essentiel de ces propriétés du café sont dues à la caféine et aux polyphénols. Le second travail fait état d’une réduction de la consommation de café chez les patients atteints d’hépatite auto-immune.

Au départ le café a été essentiellement consommé en raison de ses propriétés gustatives et stimulantes dues à la caféine. Plus récemment, sa consommation s’est accrue en raison de ses effets reconnus sur la santé, en particulier liés à ses propriétés antioxydantes. Dans cette revue générale, des auteurs de l’Université d’Ankara ont synthétisé la littérature concernant les effets du café sur l’immunité et l’inflammation (1). Les effets positifs du café sur ces deux composantes sont liés à la présence de caféine, d’acides chlorogéniques, de diterpènes (kahwéol et cafestol) et certains autres composés antioxydants. Il apparaît que la caféine et les polyphénols sont les principaux agents responsables des propriétés immunomodulatrices du café qui varient en fonction de la quantité ingérée. Divers effets ont été mis en évidence dans des études sur des cellules isolées in vitro mais aussi chez l’animal entier et chez l’humain.

La consommation de café stimule largement nos systèmes de défense contre les agressions vis-à-vis de l’ADN, de l’intégrité cellulaire et de l’inflammation. À ce jour cependant, nous manquons encore d’études pour avoir une réelle vue d’ensemble des mécanismes en cause et des composants du café plus particulièrement impliqués que d’autres ainsi que leur concentration optimale.

Dans une autre étude (2), un groupe américain s’est intéressé à la relation entre la consommation de café et le risque d’hépatite auto-immune (HAI). Ce groupe a extrait ses données du Genetic Repository of Autoimmune Liver Disease and Contributing Exposures (GRACE). Les auteurs ont examiné la consommation de café au cours de la vie de 358 patients et 564 volontaires servant de contrôles. Il apparaît que 24,6 % des patients HAI ne consommaient jamais de café comparés à 15,7 % des contrôles (p < 0,001). Les auteurs ont retrouvé 65,6 % de consommateurs habituels chez les patients comparés à 77 % chez les contrôles (p < 0,001). Parmi les personnes qui ont consommé du café toute leur vie, les patients HAI ont consommé légèrement moins de tasses de café par mois que les contrôles (45 vs 47, p < 0.001).

Par ailleurs, la durée de consommation de café sur la vie était plus réduite chez les patients HAI que chez les contrôles (62,5 % vs 69,1 %, p < 0,001). La prévalence de maladies inflammatoires du colon était également plus élevée chez les patients HAI que chez les contrôles (5,7 % vs 1,2 %, p < 0.001) mais n’était pas spécifiquement liée au pattern de non-consommation de café. Les patients HAI semblent donc consommer moins de café que les contrôles mais les auteurs n’ont pas cherché à approfondir davantage cette relation.

Pour en savoir plus :

  1. Acikalin B, Sanlier N. 2021. Coffee and its effects on the immune system. Trends Food Sci Technol. 2021 ; 114 : 625-632.
  2. Lammert C, Chalasani SN, Green K et al. Patients with Autoimmune Hepatitis Report Lower Lifetime Coffee Consumption. Dig Dis Sci. 2021 Apr 30. doi: 10.1007/s10620-021-06989-1. [Online ahead of print].