Toutes les études prospectives d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie ont mis en évidence une association inverse entre consommation de café et mortalité, incluant la mortalité d’origine cardiovasculaire et par certains cancers. Toutefois, il reste des inconnues, en particulier par rapport à certains polymorphismes génétiques qui affectent le métabolisme de la caféine ainsi que chez les consommateurs de plus de 5 tasses de café quotidiennes. Cette étude de population a été réalisée à partir des données de la UK Biobank qui a invité environ 9,2 millions d’individus du Royaume-Uni à participer et a évalué les associations entre consommation de café et score génétique pour le métabolisme de la caféine. L’étude a démarré en 2006 et s’est terminée en 2016 et a concerné 498 134 sujets. La consommation de tous types de café a été prise en compte, consommation totale, filtre, instantané et décaféiné. L’âge moyen des participants était de 57 ans (38-73 ans) ; 271 019 (54 %) étaient des femmes, et 387 494 (78 %) des consommateurs de café. Sur les 10 ans de suivi, 14 225 décès se sont produits. Les auteurs ont observé que la consommation était inversement associée à la mortalité toutes causes. Par rapport aux non-consommateurs, la réduction de risque était de 6 % pour moins d’une tasse de café/jour, 8 % pour une tasse, 12 % pour 2-3 et 4-5 tasses, 16 % pour 6 tasses, et 14 % pour au moins 8 tasses de café/jour. Les associations observées sont similaires pour le café filtre, instantané et décaféiné pour toutes les causes de mortalité, indépendamment du score génétique, c’est-à-dire que les individus sont des métaboliseurs lents ou rapides de la caféine. Ces données confortent les observations antérieures selon lesquelles le café peut faire partie d’un régime alimentaire équilibré.
Pour en savoir plus :
Loftfield E, Cornelis MC, Caporaso N et al. Association of coffee drinking with mortality by genetic variation in caffeine metabolism: Findings from the UK Biobank. JAMA Intern Med 2018 ; 178 : 1086-97.