Le lien potentiel entre le café et l’hypertension (HPT) restent un sujet de préoccupation. Une étude de population et deux méta-analyses se sont intéressées récemment à ce sujet.
Une première méta-analyse a regroupé 4 études incluant 196 256 participants dont 41 184 cas d’HPT. Les auteurs ont observé une relation inverse non-linéaire entre la consommation de café et le risque d’HPT. Pas d’effet d’une à deux tasses quotidiennes mais une protection du risque dès 3 tasses de café/jour comparées à une non-consommation (risque relatif (RR) = 0,97, Intervalle de confiance (IC) 95 % = 0,94-0,99) qui s’accentue pour des consommations plus élevées (1).
Une deuxième méta-analyse d’études de cohorte a inclus 243 869 participants dont 58 094 cas d’HPT. Les auteurs ont observé une relation linéaire inverse entre la consommation de café et le risque d’HPT. Le risque d’HPT est réduit de 2 % (RR = 0,98, IC 95 % = 0,98–0,99) pour chaque tasse de café supplémentaire. Les RRs pour le risque d’HPT sont de 0,97 (IC 95 % = 0.95–0.99), 0,95 (IC 95 % = 0,91–0,99), 0,92 (IC 95 % = 0,87–0,98), et 0,90 (IC 95 % = 0,83–0,97) pour la consommation respective de 2, 4, 6, et 8 tasses par jour comparée à une non-consommation (2).
La dernière étude est une étude de cohorte sur une large population de 13 374 étudiants espagnols suivis pendant 9,1 ans. Parmi les 121 397 personnes-années de suivi, un total de 1 757 participants ont développé une HPT. Globalement, la consommation de café normal ou décaféiné n’est pas significativement associée au risque d’HPT. Uniquement parmi les femmes, la consommation de plus de 2 tasses quotidiennes de café normal est associée à une réduction de 26 % du risque d’HPT (RR = 0,74, IC 95 % = 0,61-0,91). L’effet est encore plus net chez les femmes qui n’adhèrent pas au régime méditerranéen, avec une réduction de 42 % par rapport aux non-consommatrices (RR = 0,58, IC 95 % = 0,41-0,82) (3).
Il ressort de ces trois articles qu’il y a une relation inverse entre la consommation de café et le risque de développer une HPT. Les différences observées comme la limitation du risque à un seul sexe, la linéarité ou non linéarité de la relation sont sans doute le reflet de différences interindividuelles qui nécessitent d’être étudiées plus avant.
Pour en savoir plus
- D’Elia L et al. Coffee consumption and risk of hypertension: a dose-response meta-analysis of prospective studies. Eur J Nutr 2017. doi: 10.1007/s00394-017-1591-z.
- Xie C et al. Coffee consumption and risk of hypertension: a systematic review and dose-response meta-analysis of cohort studies. J Human Hypertens 2018 ; 32 : 83-93.
- Navarro AM et al. Coffee consumption and risk of hypertension in the SUN project. Clin Nutr 2017. doi: 10.1016/j.clnu.2017.12.009.