La consommation de café est associée à une réduction du risque de développer une maladie de Parkinson (MP), un effet qu’on attribue en grande partie à la caféine. Mais le café est riche d’un bon nombre de constituants autres tels que l’eicosanoyl-5-hydroxytryptamide (EHT). Ce composé est efficace chez la souris transgénique a-synucléine. Chez cette souris, l’EHT réduit l’agrégation et la phosphorylation des protéines, améliore l’intégrité neuronale et réduit la neuroinflammation. Ici les auteurs ont appliqué le traitement par l’EHT à un modèle de MP, le MPTP.
Ils ont montré que l’EHT ajoutée à la nourriture pendant 4 semaines a permis de préserver un plus grand nombre de neurones dopaminergiques chez les souris MPTP, de réduire la perte du contenu en dopamine et son enzyme de synthèse, la tyrosine hydroxylase dans le striatum et enfin d’atténuer significativement les marqueurs de neuroinflammation et de stress oxydatif chez ces souris.
Parallèlement, les auteurs ont montré in vitro, dans des cultures de cellules gliales, l’effet anti-inflammatoire et anti-oxydant de l’EHT. Enfin, l’EHT réduit la déméthylation de la phosphoprotéine phosphatase 2A (PP2A) qui régule les voies de phosphorylation cellulaire et dont le degré de méthylation et donc d’activité est diminué dans la MP.
Ainsi, il apparaît que l’EHT peut exercer un effet neuroprotecteur dans le modèle MPTP de MP et ceci par plusieurs mécanismes, une activité anti-inflammatoire et anti-oxydante, ainsi que sa capacité à moduler la méthylation et ainsi l’activité de PP2A. Ces données ouvrent de nouvelles perspectives sur la capacité de divers constituants du café à intervenir dans son effet préventif dans les maladies neurodégénératives et en particulier la MP.
Pour en savoir plus : Lee KW, Im JY, Woo JM, et al. Neuroprotective and anti-inflammatory properties of a coffee component in the MPTP model of Parkinson’s Disease. Neurotherapeutics. 2013 ; 10 : 143-53.