Un groupe espagnol vient de confirmer une diminution de plus de 50 % du risque de cancer chez les femmes ménopausées consommant régulièrement du café. Sur la même cohorte, les chercheurs ont montré que les acides chlorogéniques de notre alimentation, dont plus de la moitié provient du café, réduisent également le risque de cancer du sein dans cette population.
La prévalence du cancer du sein s’accroît dans le monde et de nombreux facteurs tels que le régime alimentaire et le style de vie pourraient avoir une influence dans cette augmentation. Ici les auteurs se sont intéressés à la relation entre la consommation de café et le risque de cancer du sein dans la cohorte prospective SUN (Seguimiento Universidad de Navarra), démarrée en 1999.
La première étude (1) a inclus 10 812 femmes espagnoles d’âge moyen possédant un diplôme universitaire, n’ayant à l’origine pas de cancer du sein. Leur consommation de café a été évaluée grâce à un questionnaire et, au cours de leur suivi sur plusieurs années, les cas de cancers étaient certifiés par un oncologiste. Sur une moyenne de suivi de 11,8 ans, 101 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués. L’incidence de cancer du sein était réduite de 56 % pour les femmes ménopausées consommant plus d’une tasse de café par jour [HR (Hazard Ratio) = 0,44 ; IC 95 % = 0,21-0,92] comparées aux femmes consommant moins d’une tasse de café par jour. Les auteurs n’ont pas noté de différence significative chez les femmes avant la ménopause. Ces données confirment d’autres études faisant état d’une diminution du risque de développer un cancer du sein chez les femmes ménopausées.
Une deuxième étude a utilisé la même cohorte pour explorer la relation entre les différentes classes de polyphénols et le risque de cancer du sein après la ménopause (2). Dans cette étude, l’ingestion de polyphénols (acides hydroxycinnamiques et chlorogéniques) a été calculée à partir de d’une base de données détaillant le contenu en polyphénols de chaque aliment consommé. Ce calcul a permis de déterminer que plus de la moitié des polyphénols de notre alimentation proviennent du café, et en proportion nettement plus réduite des fruits et des légumes. Après ajustements, il a été observé que la consommation d’acide hydroxycinnamique était associée à une diminution du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées (HR pour la consommation la plus élevée, 416 mg/jour par rapport à la plus basse, 135 mg /jour = 0,37 ; IC 95 % = 0,16-0,85). Cette association inverse a également été observée pour les acides chlorogéniques, de manière encore plus visible (HR pour la consommation la plus élevée par rapport à la plus basse = 0,33 ; IC 95 % = 0,14-0,78). Ainsi, la consommation de polyphénols trouvables dans le café est associée à une réduction du risque de cancer du sein chez les femmes après la ménopause.
Pour en savoir plus :
- Sánchez-Queseda C, Romanos-Nanclares A, Navarro AM, et al. Coffee consumption and breast cancer risk in the SUN project. Eur J Nutr 2020. [Epub ahead of print]
- Romanos-Nanclares A, Sánchez-Quesada C, Gardeazábal I, et al. Phenolic acid subclasses, individual compounds, and breast cancer risk in a Mediterranean cohort: the SUN project. J Acad Nutr Diet 2020. [Epub ahead of print]