Chez les fumeurs, la consommation de café est habituellement plus élevée que chez les non-fumeurs, en lien avec l’accélération du métabolisme de la caféine par le tabac. Ici les auteurs ont recherché le lien entre des marqueurs génétiques du tabagisme et de la consommation de café sur plusieurs bases de données de grande taille.
La consommation de tabac a depuis toujours été associée à une consommation plus élevée de café, reflétant l’accélération du métabolisme de la caféine par le tabac. Ici les auteurs ont réalisé une analyse mendélienne randomisée à partir de 3 biobanques (Royaume-Uni, Norvège, Suède), totalisant près de 250 000 sujets. Les analyses ont été centrées sur le variant génétique rs16969968 pour le degré de tabagisme et les variants rs4410790 et rs2472297 pour la consommation de café.
Les auteurs ont montré que chaque cigarette quotidienne additionnelle consommée par les fumeurs était associée à une consommation de café plus élevée (0,10 tasse/jour, intervalle de confiance 95 % [IC] : 0,03-0,17). Chez les fumeurs, chaque copie additionnelle de l’allèle (qui augmente la consommation quotidienne de cigarettes) était associée à l’augmentation de la consommation de café (0,16 tasse/jour, IC 95 % : 0,11-0,20). Par contre, les auteurs n’ont observé aucune association de rs16969968 et de la consommation de café chez les non-fumeurs ou les fumeurs qui avaient arrêté ni d’association entre les variants reliés à la consommation de café et le degré de tabagisme. Les résultats observés sont similaires dans les 3 bases de données.
L’intensité du tabagisme augmente donc la consommation de café de manière causale, mais il n’y a pas de relation claire entre le degré de consommation de café et l’intensité du tabagisme.
Référence
Bjørngaard JH et al. Heavier smoking increases coffee consumption: findings from a Mendelian randomization analysis. Int J Epidemiol 2017 ; 46 : 1958-67.