Cette revue montre que notre variabilité génétique influe sur notre consommation quotidienne de caféine, sur sa métabolisation et ses effets.
La recherche récente a mis en évidence que notre variabilité génétique était susceptible d’affecter l’impact de nos réponses physiologiques à la consommation de caféine sous toutes ses formes (café, thé, sodas, etc.). Dans cette revue, des auteurs américains et grecs ont réalisé une compilation de la littérature sur les effets de l’impact de certains sites génétiques sur la consommation habituelle de caféine, et sur les conséquences anxiogènes et ergogènes de la caféine. Les études sélectionnées ont impliqué des participants humains et remplissaient au moins un des critères suivants :
(a) l’analyse génétique des individus consommateurs habituels de caféine ;
(b) l’analyse génétique des individus chez lesquels des mesures de performance ont été réalisées après la consommation de caféine ;
(c) l’analyse génétique des individus qui ont subi des évaluations d’humeur après la consommation de caféine.
Les auteurs ont retenu 26 études (10 essais randomisés contrôlés, 5 essais contrôlés, 7 études transversales, 3 études interventionnelles sur un groupe unique et une étude cas-témoin). Les SNPs (Single Nucletide Polymorphism) situés dans ou à proximité des gènes codant le cytochrome P450 1A2 (CYP1A2) responsable de 95 % du métabolisme de la caféine et le récepteur aryl-hydrocarbone (AHR) ainsi que le gène du récepteur A2A de l’adénosine (ADORA2A), cible de la caféine et vecteur de ses effets biologiques étaient associés de manière consistante avec la consommation de caféine, mais il n’a pas encore montré si le lien était direct ou indirect. La variabilité au niveau du gène CYP1A2, en association avec des facteurs de l’environnement (consommation élevée de caféine, tabac) impacte également la métabolisation de la caféine. Plusieurs études ont montré que les conséquences anxiogènes de la caféine différaient en fonction des génotypes du récepteur A2A de l’adénosine (ADORA2A). Par contre, les études recherchant les effets de la variabilité génétique sur le bénéfice ergogène due à la caféine font état de résultats équivoques pour le lien avec gène CYP1A2 et nécessitent des études additionnelles pour le gène ADORA2A. On peut regretter que cette revue n’ait pas considéré l’impact de la variabilité génétique sur les conséquences de la consommation de caféine sur le sommeil malgré l’abondance des données sur le sujet dans la littérature.
Pour en savoir plus
Fulton JL, Dinas PC, Carrillo AE et al. Impact of Genetic Variability on Physiological Responses to Caffeine in Humans: A Systematic Review. Nutrients 2018 ; 10(10).