Il y a peu d’informations sur les effets potentiels de la consommation de café sur le développement du mélanome alors qu’on a montré son rôle préventif dans d’autres types de cancers. Deux études prospectives viennent de paraître sur le sujet.
La première étude prospective (1) a été réalisée sur la National Institutes of Health–AARP prospective cohort. Sur 447 357 sujets caucasiens sans cancer à l’entrée dans l’étude, 2 904 cas incidents de mélanome malin ont été identifiés après un suivi médian de 10,5 ans.
Dans cette étude, la consommation d’au moins 4 tasses de café/jour a réduit le risque d’apparition d’un mélanome malin de 20 % (Hazard ratio HR = 0,80, Intervalle de confiance (IC) 95 % = 0,68-0,93, P = 0,01). Cette association était statistiquement significative pour le café caféiné (HR = 0,75, IC 95 % = 0,64-0,89, P = 0,01), mais pas pour le café décaféiné (P = 0,55).
En conclusion, la consommation relativement élevée de café est associée à une diminution modeste du risque de mélanome dans cette grande étude de cohorte.
Dans une deuxième étude prospective (2), le lien entre le risque de développer un mélanome et la consommation de café et de thé a été évalué dans la Women’s Health Initiative – Observational Study cohort de 66 484 femmes ménopausées suivies en moyenne 7,7 ans (2). Un total de 398 femmes ont développé un mélanome.
L’association entre le risque de développer un mélanome et la dose de café (P = 0,38) ou de thé ingérés (P = 0,22) n’était pas significative dans cette étude. Chez les femmes qui buvaient quotidiennement du café au moment de l’inclusion et 3 ans plus tard, le risque de développer un mélanome était réduit de 32 % par rapport aux femmes qui n’en consommaient pas au quotidien (HR = 0,68, IC 95% 0,48–0,97). Ce n’était pas le cas avec le thé.
En conclusion de cette étude, le risque de mélanome apparaît réduit chez les consommateurs réguliers de café.
Ces deux études font donc état d’une tendance à la réduction du risque de développer un mélanome chez les consommatrices quotidiennes de café (2), surtout aux doses les plus élevées dans une cohorte incluant les deux sexes (1).
Pour en savoir plus :
1. Loftfield E Freedman ND, Graubard B et al. Coffee drinking and cutaneous melanoma risk in the NIH-AARP diet and health study. J Natl Cancer Inst 2015 ; 107(2).
2. Wu H, Reeves KW, Qian J et al. Coffee, tea, and melanoma risk among postmenopausal women. Eur J Cancer Prev 2014 Oct 16. [Epub ahead of print].