Des études ont montré qu’une forte consommation quotidienne de café est reliée à un risque réduit de développer certains cancers, dont le cancer du sein, en particulier les cancers du sein négatifs aux récepteurs des estrogènes chez les femmes ménopausées. Une équipe de Malaga, en Espagne, a peut-être une explication grâce au kahwéol, l’un des composants du café.
Le kahwéol est un diterpène du café, aux propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Les chercheurs ont étudié l’effet de ce composé, in vitro, sur plusieurs lignées de cellules tumorales cancéreuses humaines (adénocarcinome, leucémie, cancers du sein négatif ou non au récepteur des estrogènes entre autres). Le kahwéol, lorsqu’il est mis en présence de cellules cancéreuses, inhibe leur prolifération. Son action est plus marquée sur les cellules MDA-MB231 du cancer du sein négatif au récepteur des estrogènes, même à la très faible concentration de 10 μM (inhibition de 80 %). Le kahwéol réduit également le nombre de colonies et leur taille. De plus, ce composé induit l’apoptose des cellules cancéreuses. Les résultats montrent qu’une concentration de 25 μM est suffisante pour provoquer la mort cellulaire dans plusieurs lignées de cellules tumorales, de façon dose-dépendante pour les cellules MDA-MB231. Une activation des caspases 3/7 et 9 ainsi que la libération de cytochrome c ont été observées.
Enfin, les chercheurs ont montré que le kahwéol accroissait la production de radicaux libres cytotoxiques de façon dose-dépendante dans les cellules tumorales MDA-MB231, mais pas dans les cellules saines.
Cette étude montre que les composants antioxydants et anti-inflammatoires du café joueraient un rôle dans la prévention de certains cancers, comme celui du sein négatif au récepteur des estrogènes.
Pour en savoir plus :
Cárdenas C, Quesada AR, Medina MÁ. Insights on the antitumor effects of kahweol on human breast cancer: Decreased survival and increased production of reactive oxygen species and cytotoxicity. Biochem Biophys Res Commun. 2014 ; 447 : 452-8.