Des études ont suggéré une possible action du café sur l’absorption du calcium, ce qui a pu faire discuter son rôle sur le risque d’ostéoporose, en particulier chez la femme ménopausée. Les résultats des publications sur le risque d’ostéoporose ne sont cependant pas consistants. C’est la raison pour laquelle une très vaste étude de cohorte a été menée en Suède (les Scandinaves sont de grands consommateurs de café…).
Les résultats, publiés en juillet dans American Journal of Epidemiology, montrent que le risque fracturaire n’est pas augmenté, quelle que soit la dose de café quotidienne. S’il existe une légère diminution de la densité minérale pour 4 tasses par jour ou plus, il n’y a pas d’augmentation du risque ostéoporotique significatif chez les grosses consommatrices de café.
Dans ce travail, les auteurs ont réalisé une étude longitudinale de population basée sur la Swedish Mammography Cohort, incluant 61433 femmes nées entre 1914 et 1948, qui ont été suivies de 1987 à 2008. La consommation de café a été déterminée grâce à des questionnaires réguliers sur leur alimentation.
Pendant la période de suivi, 14738 femmes ont souffert d’une fracture de tout type, et 3871 ont eu une fracture du bassin. Dans une sous-cohorte (n = 5022), la densité minérale osseuse a été mesurée et le degré d’ostéoporose déterminé (n = 1012).
Après un ajustement multivarié, les auteurs n’ont pas observé de risque accru lié à l’accroissement de la consommation de café, pour tout type de fracture (hazard ratio [HR] par 200 ml de café = 0,99 ; IC 95% : 0,98-1,00) ou pour la fracture du bassin (HR par 200 ml de café = 0,97, IC 95% : 0,95-1,00).
Une consommation élevée de café (4 tasses/jour ou plus) comparée à une faible consommation (< 1 tasse/jour) était cependant associée à une baisse de la densité minérale osseuse de 2% pour le corps entier et le fémur proximal, et de 4% au niveau du rachis lombaire (p < 0,001). Mais l’odds ratio pour l’ostéoporose n’était pas significatif et n’atteignait que 1,28 (IC 95% : 0,88-1,87).
Ainsi, la consommation élevée de café est associée à une faible réduction de la densité minérale osseuse sans conséquences sur le risque de fracture.
Pour en savoir plus :
Hallström H et al. Long-term coffee consumption in relation to fracture risk and bone mineral density in women. Am J Epidemiol. 2013 Jul 23, Epub ahead of print.