De nombreuses études ont mis en évidence des effets bénéfiques, souvent dose-dépendants, de la consommation régulière de café sur la santé. Dans ce travail novateur, les auteurs ont montré un effet du café sur de nombreux gènes et ouvrent des perspectives intéressantes pour l’étude des mécanismes sous-jacents à l’action du café sur notre santé.
Au cours des dernières décennies, la recherche a mis en évidence de nombreux effets positifs de la consommation régulière de café sur la santé. Les Norvégiens sont les deuxièmes plus grands consommateurs de café au monde et l’étude qui nous intéresse a précisément été réalisée sur cette population. Un groupe d’auteurs norvégiens a étudié le génome au niveau de l’expression des ARN messagers (ARNm) issus du sang circulant dans une population de 958 femmes libres de tout cancer et recrutées dans la Norwegian Women and Cancer Post-Genome Cohort. Ils ont recherché chez ces femmes les associations potentielles entre la consommation de café et les profils d’expression génétique et ont tenté d’établir des relations fonctionnelles. Sur les 958 femmes incluses, 132 ont été qualifiées de faibles consommatrices (< 1 tasse de café/j), 422 de consommatrices modérées (1-3 tasses de café/j) et 404 de consommatrices élevées (> 3 tasses de café/j).
À un degré de significativité < 0,05, 139 gènes étaient différemment exprimés chez les faibles et grandes consommatrices de café. Il s’agit essentiellement de gènes reliés aux processus inflammatoires, à la minéralisation osseuse et à diverses voies métaboliques. Un sous-groupe de 298 femmes non fumeuses, faibles consommatrices de thé, a été constitué afin de permettre d’isoler les effets du café de ceux du tabac et de ceux de la caféine provenant de la consommation de thé. Dans ce sous-groupe, 297 gènes étaient différemment exprimés chez les faibles et grandes consommatrices de café. Il s’agissait principalement de gènes impliqués dans la régulation de l’inflammation et les processus métaboliques mitochondriaux.
Dans cette étude, la première du genre, les auteurs ont pu mettre en évidence que l’expression des ARNm de certains gènes pouvait être influencée par la quantité de café consommée. Les résultats d’une telle étude, bien qu’elle soit préliminaire et observationnelle, ouvrent des perspectives intéressantes pour la compréhension des effets du café sur la santé.
Pour en savoir plus
Barnung BR, Nøst TH, Ulven SM et al. Coffee Consumption and Whole-Blood Gene Expression in the Norwegian Women and Cancer Post-Genome Cohort. Nutrients 2018 ; 10(8).