La consommation de café à dose modérée (1-4 tasses par jour) diminue de 15 à 36 % la progression du cancer de la prostate localisé chez les hommes sous surveillance active.
La surveillance active (SA) est de plus en plus utilisée comme stratégie de suivi dans le cancer localisé de la prostate. La consommation de café a été associée à une incidence réduite du risque de cancer de la prostate. Dans cette étude, des chercheurs de deux universités texanes ont étudié s’il existait un lien entre le café et la progression du cancer de la prostate chez les hommes sous SA. Dans ce but, les auteurs ont enrôlé dans un protocole de suivi SA sur au moins 6 mois les patients récemment diagnostiqués avec un score de Gleason (GS) de 6 ou 7 pour le cancer de la prostate. Les 411 participants ont rempli un questionnaire alimentaire au moment du recrutement. Le protocole SA incluait un monitoring biennal de progression de la maladie définie par une augmentation du GS. Le génotype des patients au niveau du SNP rs762551 lié au métabolisme de la caféine a également été évalué.
Le suivi médian était de 36 mois (6-126 mois) et 76/411 (18,5 %) ont vu une progression de leur GS. Dans un modèle multivarié ajusté pour le marqueur du cancer de la prostate, la PSA (antigène prostatique spécifique), l’âge et la taille de la tumeur, et la consommation de moins d’une tasse/jour (HR = 0,85, IC 95 % = 0,40-1,71), de 1-1,9 tasses (HR = 0,64, IC 95 % = 0,29-1,43), de 2-3,9 tasses (HR = 0,71, IC 95 % = 0,35-1,47) réduisait le risque de progression de ce cancer par rapport aux non-consommateurs.
Par contre, la consommation d’au moins 4 tasses de café par jour (HR = 1,67, IC 95 % = 0,81-3,45) accélérait la progression de ce cancer. Les patients consommateurs faibles ou modérés de café et le génotype AA caractérisant les « métaboliseurs rapides de la caféine » étaient moins susceptibles de subir une progression de leur grade GS, comparés aux non-consommateurs (HR = 0,36, IC 95 % = 0,15-0,88, P = 0,03). Cette étude met en évidence que la consommation de café à dose modérée (1-4 tasses/jour) est plutôt positive (diminution de risque de 15 à 36 %) dans la progression du cancer de la prostate localisé chez les hommes sous SA et que l’effet est renforcé chez les métaboliseurs rapides de caféine. Il reste à étendre ce travail à d’autres groupes pour confirmer si une consommation de café supérieure à 4 tasses par jour stimule réellement la progression du cancer de la prostate ce qui est plutôt en désaccord avec les études disponibles à ce jour, aussi bien humaines qu’animales.
Pour en savoir plus
Gregg JR, Lopez DS, Reichard C et al. Coffee, Caffeine Metabolism Genotype, and Disease Progression in Localized Prostate Cancer Patients Managed with Active Surveillance. J Urol. 2018 Sep 1. [Epub ahead of print]